Icône contemporaine du glamour, effeuilleuse burlesque star, créatrice et égérie de sa marque de lingerie éponyme… Dita Von Teese est devenue le symbole indéfectible d’une féminité à son apogée, audacieuse et puissante. Elle est aujourd’hui une véritable inspiration pour de nombreuses femmes (et hommes) à travers le monde.
Pour Glamuse, Dita Von Teese se livre sans artifices. Elle se confie sur son rapport très intime à la lingerie, nourri par un parcours personnel étonnant qui laisse rêveur…
Comment a débuté votre passion pour la lingerie?
Je me souviens que lorsque j’avais 7 ou peut-être 8 ans, j’étais fascinée par les pièces en dentelle dans le tiroir à lingerie de ma mère. Il y avait comme ce petit je-ne-sais-quoi de très secret et d’envoûtant… Je me demandais alors pourquoi moi je n’avais pas le droit de porter de pareils sous-vêtements !
Ma mère aimait aussi beaucoup les grands classiques du cinéma des années 1940 et 1950. J’étais donc à l’affût des scènes glamour, celles avec de la lingerie à l’écran. Je me souviens tout particulièrement d’un passage tiré d’un film censé prendre place en 1890, ou quelque chose comme ça. L’actrice Bettie Grable interprétait le rôle d’une showgirl et la scène se déroulait dans les coulisses de son spectacle. Et là, zoom sur un sublime corset…
À l’époque où j’étais une préadolescente, j’étais tellement impatiente d’avoir mon premier soutien-gorge ! Mais quand je l’ai enfin eu, j’ai été vraiment déçue et choquée que ça soit un modèle si peu saillant, en coton uni. Je crois que c’est le tout premier événement marquant qui m’a motivé à gagner mon propre argent… pour que je puisse enfin m’offrir un beau soutien-gorge, un que j’aurais choisi moi-même. J’ai eu la même expérience avec la bonneterie où l’on m’a donné une paire de vieux collants beige défraîchis. Mais ce que je voulais vraiment, c’était des bas et des jarretières. J’ai économisé et je me suis alors acheté mon premier porte-jarretelles. Il était en soie couleur bleu merle. Et je l’ai encore toujours aujourd’hui !
À 15 ans, j’avais un job étudiant dans une petite boutique de lingerie installée à côté d’un salon de beauté où ma mère était employée. J’ai travaillé là-bas pendant plusieurs années et mon amour pour la lingerie rare, vintage et fétichiste n’a cessé de grandir. Au départ, tout ce que je voulais c’était être photographiée comme modèle pin-up dans mon premier corset, et c’est ça qui a déclenché ma carrière. De là, l’effet boule-de-neige m’a menée à là où je suis maintenant.
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Qu’aimez-vous tant dans la lingerie ? Que vous évoque t’elle ?
Le rapport particulier que j’entretiens avec la lingerie est véritablement enraciné en moi depuis mon enfance. Je l’associe à la féminité, au mystère et au glamour. Je ne l’ai jamais vraiment assimilé à la sexualité ou à la provocation, même si à l’époque où j’étais une jeune vendeuse on me demandait régulièrement d’aider les femmes à trouver de la lingerie « sexy », ou conseiller les hommes pour trouver des cadeaux à faire à leur épouse, compagne, amante, etc. C’était très intéressant à observer, cela m’en a appris beaucoup dès mon plus jeune âge.
J’aime la lingerie parce que, pour moi, elle représente quelque chose d’important dans ma vie, un fil conducteur relié à tous les événements qui l’ont marqués. C’est devenu une passion dès le plus jeune âge et qui, plus tard, est devenu la motivation qui m’a conduite à faire des photos en tant que modèle pin-up et performeuse striptease avec des pièces de lingerie et corsets complexes et vintage.
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Je sais que cela peut paraître bizarre de lier mon amour pour la lingerie à mon enfance, mais c’est pourtant ce qui s’est passé et je ne suis pas toujours certaine d’expliquer d’où cela peut venir exactement. Ça semblait être un sujet tabou, et le droit de porter des pièces en fine dentelle était pour moi un privilège que je devais mériter. Devenir femme signifiait pour moi que j’avais acquis le droit d’en porter. C’est peut-être la raison pour laquelle j’extériorise et exacerbe toute ma féminité quand je suis en lingerie, et je ne la réserve pas uniquement à la séduction.
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Pour moi, la lingerie représente un petit moment de beauté dans la vie d’une femme qui ne demande pas de temps supplémentaire dans la journée pour s’y adonner. J’adore remplir mon tiroir à dessous d’une multitude de couleurs et de matières en dentelle, satin et tulle. C’est aussi une façon pour moi de sublimer ma silhouette et de cacher mes petites imperfections, me donnant ainsi davantage confiance en moi. Ayant grandi dans une ville en bord de mer en Californie dans les années 1980, c’était très intimidant pour quelqu’un comme moi, qui ne se fondait pas du tout dans le décor, avec ma peau pâle et mes grandes aspirations. Porter de magnifiques et délicates pièces de lingerie, comme des bas et des jarretières, m’aidait à me sentir sensuelle et désirable, à la manière d’une véritable pin-up.
Quelle est aujourd’hui votre définition de la lingerie ?
J’aime la féminité exacerbée, exagérée et à son apogée. J’ai conscience et je respecte qu’il y ait pour chaque individu une définition différente et très personnelle. Je comprends que pour certaines femmes, la simplicité d’un ensemble composé d’un T-shirt et d’une culotte en coton puisse correspondre à une féminité plus simple et naturelle. Mais pour moi personnellement, la représentation de la pin-up femme fatale est imprégnée en moi depuis toute petite, et toujours aujourd’hui à l’âge adulte, prenant exemple sur ces femmes qui m’ont donné confiance en moi et m’ont fait me sentir puissante, même si ce n’était pas visible par les autres.
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J’ai toujours aimé l’idée de pouvoir forger cette image en exagérant toujours davantage mes traits féminins. Talons aiguilles, bas nylon, ongles longs, lèvres rouges… J’ai toujours adoré les transformations qui ont révélé les grandes stars du cinéma hollywoodien, à l’instar de Norma Jean qui devient Marylin Monroe, et de Rita Hayworth qui au départ était une beauté classique aux cheveux châtains qui est devenue une icône aux cheveux rouges incandescents. Je ne voyais pas pourquoi moi je ne pouvais pas faire pareil ! Et même si la lingerie n’a jamais eu pour moi la vocation de séduire les hommes, j’ai toujours aimé qu’il y ait des situations où, alors que l’on porte des bas et un porte-jarretelles, les hommes se fassent la remarque « je n’ai jamais vu ça dans la vraie vie ! »
Pourquoi pensez-vous qu’il est si important pour une femme de se sentir sexy en lingerie ?
Je pense que la chose la plus importante à faire est avant tout de puiser dans ses ressources et d’attiser sa confiance en soi. Je n’ai jamais aimé l’idée que l’on me dicte quoi porter ou comment me comporter pour séduire quelqu’un. Ça doit venir naturellement et cela reste propre à chacune et chacun d’entre nous. Nous ne devrions jamais être forcé de faire ou d’être qui nous ne voulons pas être dans la chambre à coucher. Mais j’adore la lingerie parce que nous pouvons être qui nous voulons être pour nous-même, même si cela reste en toute intimité.
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Dans la seconde partie de cette interview, celle qui se dit être une « évangéliste du glamour » nous livre ses conseils avisés et partage ses « must-have » en matière de dessous glamour. Vous pouvez également (re)découvrir toute la collection de lingerie de Dita Von Teese sur Glamuse.com.
Photo de couverture : Gants à lacets « The Fetiche » Dita Von Teese
& illustrations en provenance du domaine public
