Quand la lingerie fait son cinéma…

25 mai 2023
Quand la lingerie fait son cinéma

Beauté, gloire, strass et paillettes… Voici quatre mots qui, a eux seuls, incarnent toute la magie d’une féminité à son apogée sous les feux des projecteurs. De Brigitte Bardot dans La Bride sur le cou (1961) à Jessica Alba dans Sin City (2005), les plus grandes icônes internationales du grand écran se sont dévoilées dans des scènes sulfureuses devenues à tout jamais cultes.

À l’occasion de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, partez avec Glamuse à la découverte des dessous de l’évolution de la lingerie au cinéma et des grands moments qui ont enflammé la toile.

📸 Sur la photo de couverture : Parure de lingerie Dita Von Teese « Nom de Plume » 

Une lingerie nommée désir sur le grand écran

Tantôt lolita, tantôt femme fatale… L’image de la femme au cinéma n’a cessé d’évolué depuis le XXème siècle avec l’essor de l’industrie cinématographique. Avec elle, la lingerie fine a toujours joué un rôle fort et ambivalent. Objet de convoitise, les dessous voilent le corps tout en le révélant, en interdisent l’accès tout en exacerbant le désir.

Et quel bel exemple que celui de la danse langoureuse de Salma Hayek dans Une nuit en Enfer avec Quentin Tarantino (1996) pour introduire notre sujet !

La lingerie : un marqueur sociologique et stylistique

Pendant longtemps, les femmes ont été cantonnées à des rôles obéissant à des clichés. Tous les grands stéréotypes y passent, mettant en lumière la dimension suggestive de leur personnage. Aussi belles que plantureuses, leur pouvoir de séduction supplante les traits de personnalité.

L’intimité se dévoile, à l’instar de Marlene Dietrich qui, dans L’Ange Bleu, offre au monde la première paire de jambes sur grand écran. Le porte-jarretelles, jusqu’alors boudé, revient brièvement à la mode avant de retomber en désuétude au profit des collants.

Marlène Dietrich dans "l'Ange Bleu" (1930)
Marlène Dietrich dans le film « L’Ange Bleu » (1930)

Plus téméraire encore, Joséphine Baker s’exhibe seins nus, vêtue de son emblématique ceinture de bananes, dans Princesse Tam Tam. Avec l’avènement du cinéma parlant, le phénomène prend de l’ampleur et les exemples se multiplient, allant jusqu’à ébranler l’industrie naissante du cinéma hollywoodien.

Rigueur et premières censures

En 1934 et après plusieurs scandales relayés par la presse populaire, c’en est trop pour le code de production du cinéma américain (aussi appelé « le code Hays »). Ils décident de proscrire la nudité réelle ou suggérée à l’écran, sans toutefois la bannir entièrement…

Pour contourner la censure et être approuvée par le comité, il faut démontrer que la dite scène est nécessaire à l’intrigue du scénario.

Tout premier certificat délivré par le code Hays pour le film "The World Moves On" (1934)
Tout premier certificat délivré par le code Hays pour le film « The World Moves On » (1934)

Une seconde alternative est employée : l’utilisation d’ellipses visuelles et d’images suggestivesLa Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock en est un parfait exemple dans la scène où le train s’engouffrant à grande vitesse dans un tunnel symbolise en réalité l’acte sexuel.

En plein âge d’or, la rigueur du code commence à s’affaiblir dans les années 1940 avec l’évolution des mentalités puis le développement de la télévision aux images plus réalistes. Le texte sera appliqué jusqu’à 1966 où il sera remplacé deux ans plus tard par un système de classification des films par âge. Ce déclin de la censure permettra notamment le développement du cinéma pornographique.

Les dessous : épicer le fantasme pour alimenter le mythe 

À partir des années 1950, la lingerie à l’écran est le reflet du pouvoir grandissant des femmes dans la société. Le septième art devient alors synonyme de glamour avec la naissance de « sex-symbols » qui marquent au fer rouge l’imaginaire collectif.

Scène culte de Marilyn Monroe dans le film "Sept ans de réflexion" (1955)
Marilyn Monroe et sa scène culte du métro où elle laisse entrevoir sa culotte blanche dans le film « Sept ans de réflexion » (1955).

Dans les années 1970, les corps se libèrent et les actrices incarnent la femme libérée. C’est l’apogée des seins nus et des culottes tailles basses. La décennie suivante voit l’avènement du pornochic où la lingerie devient un costume savamment étudié pour nourrir les traits de l’héroïne et l’ancrer dans le temps.

Arielle Dombasle dans le rôle de Louise Roalvang dans « La femme du patron » (1986)

Le cinéma des années 2000 fait, lui, de la lingerie un moyen de révéler implicitement des informations sur l’intrigue ou la personnalité du protagoniste.

Mila Jovovitch dans Le Cinquième Elément de Luc Besson
Comment oublier le look futuriste, à la fois sexy et innocent, de Milla Jovovich dans le rôle de Leeloo pour le Cinquième Elément de Luc Besson ? Imaginé par Jean-Paul Gaultier, les costumes déjantés s’inspirent de l’univers BDSM.

Loin de n’avoir qu’une vocation utilitaire, la lingerie dévoilée dans les films démontre qu’elle est une arme de séduction massive dont le cinéma se fait le porte-parole. Incontestablement avant-gardiste, le grand écran permet de vulgariser l’usage de nouveaux modèles comme cela a été le cas avec la guêpière et le corset.

Dès lors, les grandes marques vont faire des actrices les complices de leur succès. Les exemples sont légions.

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10 clichés brûlants d’icônes en lingerie au cinéma

Certaines scènes mythiques ont fait la renommée de ces films, réunissant les admirateurs curieux de découvrir ce qui se cache sous les vêtements des plus belles actrices. Place aux morceaux choisis sélectionnés pour vous par l’équipe Glamuse.

Vecteur d’affirmation de la femme dans la société, moyen de démocratiser l’art de séduire, lanceur de tendances… La lingerie au cinéma cache bien son jeu. Aussi décriée qu’encensée au fil des décennies, elle laisse une empreinte indélébile tant dans l’Histoire du 7ème art que dans l’imaginaire des téléspectateurs. Clap de fin.

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